Violences Basées sur le Genre

Comprendre, prévenir et accompagner les victimes de violences basées sur le genre

Définition des Violences Basées sur le Genre

La Déclaration des Nations Unies sur les violences à l'égard des femmes a défini dans son article 1er la violence basée sur le genre comme :

"Tout acte de violence sexiste qui cause ou est susceptible de causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou mentales, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée."

Formes de violences basées sur le genre

Violence physique

Coups, blessures, fractures, gavage des jeunes filles, etc.

Violence sexuelle

Le viol, les excès et sévices sexuels au sein du couple.

Violence sociale

Juridique, culturelle, spatiale ou autre.

Violence économique

Privation de moyens essentiels, contrôle ou spoliation.

Violence psychologique

Attitudes et propos qui visent à dénigrer et à nier la façon d'être d'une personne.

Violences institutionnelles

Violences tolérées par la société : excision, lévirat, mariage forcé, etc.

Violence psychologique

Une violence est psychologique lorsqu'une personne adopte une série d'attitudes et de propos qui visent à dénigrer et à nier la façon d'être d'une autre personne. Ces paroles ou ces gestes ont alors pour but de déstabiliser ou de blesser l'autre.

Dans la violence psychologique, il ne s'agit pas d'un dérapage ponctuel, mais d'une façon d'être en relation. Ces procédés sont destinés à soumettre l'autre, à le contrôler et à garder le pouvoir.

Les marqueurs de la violence psychologique sont :

  • Les expressions et injures sexistes
  • Le harcèlement sexuel (dans les lycées et à l'université)
  • Les menaces de répudiation
  • Le contrôle sur la personne (surveillance à outrance)
  • L'isolement
  • Jalousie pathologique (suspicion constante)
  • Dénigrement et humiliations
  • Actes d'intimidation
  • Indifférence aux demandes affectives

Conséquences des Violences Basées sur le Genre

Les conséquences des violences basées sur le genre sont multidimensionnelles et affectent tous les aspects de la vie des victimes.

Conséquences sur la santé physique

  • Blessures allant des ecchymoses aux fractures
  • Décès dans les cas extrêmes
  • Hémorragies, chocs, lésions des organes
  • Infections, douleurs aiguës
  • VIH et sida, hépatite B et autres maladies transmises par le sang
  • Complications lors du travail et de l'accouchement

Conséquences psychologiques et émotionnelles

Les violences basées sur le genre peuvent entraîner de graves troubles de santé mentale :

Anxiété

Émotion naturelle de peur, d'inquiétude ou de malaise qui devient pathologique quand elle est excessive ou persistante.

Symptômes : Peur Inquiétude Angoisse Tremblements Troubles du sommeil

Dépression

Trouble de l'humeur caractérisé par des symptômes de tristesse persistante et/ou de perte d'intérêt ou de plaisir.

Symptômes selon DSM-5 : Humeur dépressive Perte d'intérêt Variation de poids Insomnie/hypersomnie Fatigue Culpabilité excessive Difficulté de concentration Idées suicidaires

Trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Condition mentale qui survient après avoir vécu ou été témoin d'un événement extrêmement stressant ou terrifiant.

Symptômes : Souvenirs intrusifs Cauchemars Évitement Changements d'humeur Hypervigilance Réactions de sursaut

Problèmes de toxicomanie

Recours à la drogue ou à l'alcool pour gérer les traumatismes psychologiques et émotionnels.

Troubles de comportement

Conduites à risque comme une activité sexuelle précoce, multiplicité de partenaires sexuels, choix de partenaires violents.

Prise en charge des victimes de VBG

La prise en charge des victimes de violences basées sur le genre nécessite une approche holistique et multidisciplinaire.

Structures de prise en charge

  • Services psychosociaux des centres de santé et des hôpitaux
  • Centres d'écoute
  • Structures sanitaires privées
  • Maisons de la Femme et de l'enfant
  • Associations assurant un soutien psychosocial

Acteurs de la prise en charge

Organisations gouvernementales

Ministères de la Justice, de la Santé, des Affaires Sociales, des Droits de l'Homme

Associations et ONG

Offrent un soutien aux survivants, organisent des actions de sensibilisation

Professionnels de la santé

Médecins, infirmières, psychologues et psychothérapeutes

Acteurs de la justice

Juges, procureurs, avocats

Acteurs communautaires

Leaders traditionnels et religieux, organisations communautaires

Étapes de la prise en charge

1

Soutien de première ligne

Écoute attentive et sans jugement, information et orientation, déculpabilisation, soutien psychosocial, évaluation des risques.

2

Accès aux soins de santé

Soins physiques, soins de santé reproductive, traitement des infections.

3

Accès à la justice et aux services de protection

Déclaration de la violence, accompagnement juridique, mesures de protection, service d'hébergement.

4

Suivi et accompagnement à long terme

Soutien psychosocial continu, sensibilisation et prévention, lutte contre la stigmatisation.

5

Réintégration sociale

Médiation avec les membres des familles, conseils pour surmonter les peines.

6

Réintégration économique

Formation professionnelle qualifiante, thérapie occupationnelle.

Pyramide des interventions en santé mentale

4. Soins spécialisés

Psychiatres, psychologues cliniciens pour troubles mentaux sévères

3. Soutiens psychologiques de base

Centres de santé pour dépistage et traitement des troubles courants

2. Soutien Psychologique spécialisé

Groupes de soutien, conseils, activités de loisirs

1. Soutien psychologique de base et actions

Promotion de l'activité physique, relations sociales positives, sensibilisation

Questions Fréquentes sur les VBG

Quel est l'impact des VBG sur la santé mentale et comment les institutions prennent-elles en charge ?

Les VBG ont un impact profond et dévastateur sur la santé mentale des victimes. Elles peuvent entraîner des troubles anxieux, la dépression, des états de stress post-traumatique, des troubles du sommeil, des troubles de l'alimentation, toxicomanie ainsi que des pensées suicidaires.

La prise en charge implique une approche holistique (soutien psychosocial, un accès à des services de santé mentale, un accompagnement juridique). Plusieurs acteurs, tels que des organisations non gouvernementales, des agences des Nations Unies et les services de l'État, interviennent dans ce domaine.

Statistique : À l'échelle nationale, le nombre de psychiatres et professionnels de la santé mentale est insuffisant (10 au total et 6 dans le sous-secteur public).

Quel peut être le rôle du personnel de santé dans le soutien mental dans la lutte contre les féminicides ?

Dans les féminicides, il s'agit déjà d'un échec du système, car la victime a trépassé. Par contre, autour de la victime, il y a encore des parents, les enfants qui seront en détresses. Il faut les soutenir, car ce sont les candidats aux maladies mentales.

Le rôle du personnel de santé se situe à plusieurs niveaux :

  • Sur le plan préventif : Repérage et détection des signes de violence
  • Sur le plan de la thérapie : Écoute et accompagnement, orientation vers des services spécialisés
  • Soutien juridique : Aider la victime à déposer plainte
  • Collaboration : Travailler avec d'autres professionnels pour prévenir les actes de violence

Comment préserver l'innocence des enfants victimes afin qu'ils ne reproduisent pas les actes à l'âge adulte ?

Il faut une prise en charge précoce et totale (physique, psychologique, économique et sociale) des enfants victimes des violences. Le but est d'éviter qu'ils ne grandissent avec des séquelles négatives. L'assistance ne doit pas être ponctuelle. Il faut un suivi à long terme pour permettre à l'enfant d'oublier ce qu'il est capable d'oublier et de considérer le reste de ses souvenirs comme les raisons d'un combat noble qu'il doit mener pour avancer et réussir. L'éducation, la socialisation et le travail doivent être au cœur de cette thérapie.

Que faire pour que les auteurs de violence deviennent des acteurs du changement ?

Il faut combiner justice, accompagnement thérapeutique et prévention :

  • Justice : L'auteur doit reconnaître sa responsabilité
  • Accompagnement thérapeutique : Comprendre les conséquences graves de son acte et demander pardon
  • Prévention : Les institutions doivent prendre des dispositions pour empêcher la multiplication de ces actes
  • Action : L'auteur doit être encouragé et accompagné pour une intégration dans les équipes contre les violences

Note : L'auteur est souvent une victime négligée et il doit bénéficier d'un suivi spécialisé pendant et après sa peine.

Quelles approches pour comprendre les contextes et les motivations dans les VBG ?

Les VBG sont souvent liées à des déséquilibres de pouvoir, où l'agresseur cherche à exercer un contrôle sur la victime. Pour comprendre ces raisons, il faut une approche psychologique basée sur :

  • Une thérapie individuelle
  • Une thérapie de groupe
  • Une thérapie de famille

Les facteurs pouvant contribuer aux comportements violents incluent :

  • Mécanismes de défense pour justifier les actions
  • Troubles de la personnalité (antisociale ou borderline)
  • Expériences traumatiques de l'agresseur
  • Normes sociales et culturelles justifiant la violence

Comment sensibiliser les professionnels de la santé aux enjeux VBG pour qu'ils soient outillés ?

Pour que les professionnels de la santé soient mieux outillés face aux enjeux des VBG, il est essentiel de :

  • Mettre en place des formations continues
  • Développer des protocoles clairs (détection, confidentialité, prise en charge, orientation)
  • Créer un environnement de travail favorable
  • Assurer l'accessibilité et l'adaptation des services
  • Organiser des sessions de sensibilisation pour l'ensemble du personnel

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